Pourquoi est-ce que je traine ici encore
À attendre que quelqu'un vienne frapper à ma porte
Doucement...Tendrement
Je ne fais que l'escorte de moi-même pour éviter de rester blême
Je semble le vivant mais à demi-mort, l'amour je le prend en égoïste
J'ai du mal aujourd'hui
J'ai laissé s'écouler toute mon énergie
Je ne sais plus quoi lui dire
Elle était ce que je voyais de plus précieux dans ma vie
Elle me regarde de ses yeux froids
Et j'y lis le chaud regret, l'amertume du poids de nos silences
On s'est toujours trop bien compris tous les deux même dans la rupture
Il y a une suture qui ne refermera jamais
Cette douce plaie que j'ai du mal à ne plus toucher
Tant j'ai aimé celle qui m'a poignardé
Je ne peux plus être un chevalier, un prince pour qui que ce soit
Tant elle a marqué de ce qu'elle est ce qui pourrait être conté bien des fois
Je ne sais où de nouveau fuir, dans cette distance et ce temps qui ne fonctionnent pas
Il y a la pluie qui m'irait si bien là dans mon appartement
Dans mon verre de porto
J'aimerai que cesse de temps en temps mon solo
J'aurais envie de pleurer dans ses bras encore...la sentir près de moi
Dans ma faiblesse, près d'elle j'étais quand même un peu fort
Cavalier seul, pour une vie désormais sans mesure commune
Je suis triste de la savoir là dans ma rue, à l'encontre de ce que nous étions
Je suis fatigué de nager contre la marée
Je perds de temps en temps ce goût pour l'autre
Ma porte ne s'ouvre que pour me laisser entrer ou sortir
Puisque à personne je ne laisse mes clés
Ma serrure déverrouillée est habituée à ne pas être fracturée
Des surprises sont offertes par la Vie d'autrui
Je n'ai qu'elle en compagne, elle que j'accepte infidèle
Mais mes sourires et mon plaisir sont à vivre seul encore et toujours
De nuit comme de jour, je n'ai plus de passion
Je vis presque que de raison
Dans ma maison
Je le sais...je suis meilleur
Lorsque je peux donner de mon cœur
Mais ici les sites font défiler mes heures
Des rencontres marquées des contre-courants
Des profils exposés sans connexion, ni fil à suivre
Là aussi, à tenter d'apprivoiser cet autre sur une toile de soi
Il n'y a que Vous pour m'entendre le dire
Je ne partage plus rien en dehors de cet espace si clos
Où les bruits, les échos sont sous clé virtuelle
Je veux montrer ma vision...mais je veux voir celle des autres
Je veux me sentir groupé en assemblée
Famille...c'est beau et c'est bien
Non pas que je n'apprécie pas mon être dans la solitude
Juste que je sais que je souris plus à la vie et aux gens lorsqu'en moi résonne "deux"
Elle est malgré tout cet Unique
Je ne le comprend pas
Elle a le goût de la toute première fois, et de la toute dernière
Ce goût amère, des larmes salées et du sucré...passé