Sur un sentier à peine dessiné, pieds nus sur la rosée
Marche et rêve sous la lumière tamisée d'une forêt enchantée
Un être fragilisé...
Encore en costume, bien que souillé...il marche en homme digne
Sans fierté, et avec toute humilité il distingue sa beauté émouvante
Une déesse déshéritée...
Dans la danse où des êtres chantent l'air du temps
Il s'approche doucement, et personne ici ne s'effraie
Des êtres questionnés...
Les ombres et les lumières vivent ici en harmonie, et libres
On voit à ses rides les profonds sillages de la tristesse si souvent versée
Il laisse une trace qui sera vite effacée, par la pluie qui s'annonce
Sous l'arche d'un site antique, il ne se prend plus aux jeux fabriqués
Regards perdus et pourtant perçant les secrets enchantements
Il s'aventure sans indiscrétion dans la solitude de cette entité
Sous la forêt tempérée, il a laissé échappé son vœu
Sans paroles, il s'avance dans celle qui l'a vu naître
Elle le connaît sans lui parler, elle entend son cœur bleu
Enfin cette offre et cette porte, qui ne se refermera jamais plus
Le temps d'un au revoir...l'instant d'un adieu
Dans un mélange discret d'innocence et de désolation
Les gouttes tombent à ses pieds, sans pouvoir les contenir
Cette peine et cette fascination qu'il a pour la vie même
Inconcevable pour ceux qui ne l'ont pas jamais vécue
Ces moments où la contradiction est l'essence même de l'unité
De la haine il en avait, et de l'amour tout autant, à offrir, et à jeter
Mais tout s'écoule à travers lui, comme étant le seul destinataire
Il est à terre, à genoux mais vivant, dans son humanité la plus simple et directe
Lui qui était venu pour s'y suicider, n'a pas trouvé de sens à sa vie
Il a trouvé le sens de la vie, sa cruauté, sa profonde indifférence, en apparence à la destiné
Il a reçu le cadeau que tous cherchent dans les mélodies, et les parfums des autres
Il a vu en lui le miroir qu'il croyait brisé, à la vérité si simple
Être ne veut pas dire posséder, être c'est avant tout vibrer, au son de l'univers tout entier
Nous ne possédons rien, et rien ne nous enchaîne
Nous sommes si simples, derrière nos complexités fausses
Un désert de tout, pour oublier nos riens si vitaux
Non plus de désirs...juste un amour sincère de vivre
Dans son passé si plié, il se réveille dans un fou rire
Un éclat de diamant dans sa vie de mendiant
La seule richesse à jamais sienne dans sa vie de chienne.