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Non...ne pas savoir, pour ne pas s'émouvoir

Il y a tant de hontes à voir le point où nous sommes

Un jardin rempli de fleurs flétries de ne pas être nourries

Un jour alors que tout allait bien, je me suis promené et j'ai pleuré

Je pleure

De tous ceux qui meurent, et dont je n'ai qu'à peine conscience

On ne veut pas voir, ni s'éveiller à pareilles souffrances

Le monde est plus beau, sans regarder son bas

Le monde est si bas, sans qu'on veuille le placer plus haut

Toi, 

Qui écoute, ton cœur du rire à tes larmes

Regarde ce que nous faisons de nos armes et de notre courage

Nous plantons des drapeaux et d'autres dents, avec rage

Nous utilisons mal nos charmes, à tenter de dominer plutôt que d'aider

Moi,

Je ne suis pas plus que toi, ni supérieur, ni inférieur

Mais je monte des étages, où je vois une folie qui règne sur la misère

Je tombe si haut de voir combien de nous dans la détresse sont assassinés

Je suis submergé dans ma cage argentée, de cette cruauté de bas étages

Nous,

Nous valons mieux que cela, nous pourrions tant faire

Sans nous satisfaire de croire, que l'on ne peut rien changer

Nous sommes grands et forts, adultes et enfants en même temps

Nous le pouvons, ce Monde nous le façonnons de nos mains

Que nous restera t-il de fierté, de voir tant de morts presque nés

Je suis soumis à cette mélancolie, et je suis puni, dans ma brièveté de ne pouvoir concevoir davantage

De concéder qu'un peu de sagesse qu'offre mon âge

Que ferons-nous de ce présent si délicat et si lancinant, qui nous projette tant en avant

Sur un mur de regrets et de remords, un mur de sang

Mon Dieu, 

Qu'avons-nous fait

Que faisons-nous

Combien de nos méfaits, pourront être pardonnés

Dans un grain de poussière, je sais qu'il y a matière

Dans une mer de sable, il y a possibilité de tout changer

Nous sommes liés à tout jamais

Saurons-nous donner autre chose que des balles, de la famine, et de l'indifférence...et être fiers

Juste un peu d'amour et d'action suffirait

Rendre cet océan noir si pollué, une beauté nullement égalée, une merveille...

Une Humanité....

Je ne me souviens pas bien...

J'étais dans une maison , ou à mon secrétaire, avec des gros dossiers

Importants, je crois ! à traiter ...encore

Dans l'urgence, j'ai dû tout laisser...

Dans ce nouveau cabinet, au nouveau mobilier

Je me tourne et à mes côtés, une vieille dame discute

Faisait-elle le ménage avant dans mon bureau ?

Et lui ou était-il cet homme habillé de blanc ?

J'entends un nom original, et je pense à mes cours d'histoire

Mais très vite je perds le souvenir du cours et de l'histoire

Comme un écolier, je prends ma récré

J'ai trop appris à couvrir et à étiqueter

Sur des classeurs, sur des personnes, sur des gros dossiers

Le dossier "Maison", "Soucis", "Retraite", "Épouse", "Père de famille", "Vie professionnelle...ratée", "Santé"

Tout est tombé, sans cartable pour m'aérer, dans ma création

Je suis dans cette cour, avec des billes plein les poches 

C'est ça mes souvenirs...des billes qui roulent et quelques unes qui s'accrochent

J'ai les poches trouées, trop riche...j'en fait tomber

Elles restent incrustées dans ce bitume fait de graviers

Et je ne m'attarde pas à les détacher, elles brillent...là

Des étoiles colorées, dans mon tapis de sol

Je suis à observer des nuages roses, dans mon Monde

J'ai dix ans, libre...sans nom ni prénom, juste un môme 

En fait je ne sais pas pourquoi je suis là, mais j'y suis bien

Un prénom que j'ai dû entendre "Alzheimer" tant de fois

Je ne m'en préoccupe pas, juste sentir mes billes sous mes doigts

je les vois rouler une dernière fois, manger leurs couleurs

Maintenant sans le savoir vraiment, je sais que "la vie est courte"

Prochainement je vais mourir là, dans une cour de récré

Où seuls des étrangers familiers verront aux fenêtres fermées

De mes mots et aux maux de mon absence

Un vieux qui s'écroule dans un souvenir si gai...un gosse qui s'envole enfin léger

    Tout ce mélange Divin,

Au fond, avons-nous le choix du Bonheur

Puisqu'il me semble que quelque soit nos décisions

Nous restons malheureux et heureux

À tenter de préserver Un Bonheur qui s'efface instant après instant

Et qui renaît dans chaque moment

Tout le monde semble savoir où il va 

Comme sans questionnement 

Tous semblent s'accommoder de vivre au jour le jour

Dans une bulle bien fermée

Personne ne souhaite partager son propre recueillement

Comme si on allait pour la première fois

Devoir réfléchir après qu'un seul en ait parlé

Derrière sa fenêtre cloisonnée

Mais je ne suis fait, pour beaucoup que de ça

j'en ai tellement pour tout que je n'ai nul besoin de drogues pour être perdu

Je cherche le sens de ma vie tout en essayant de l'associer

à mes envies personnelles et égoïstes

Alors qu'il serait approuvé

Que loin de toutes les exigences personnelles

Le sens d'une vie révèle et relève d'une Humanité

Une vision à la fois personnelle et Universelle

La vie a un prix que chacun paye personnellement

Le partage est pourtant essentiel

Apprendre à se dépasser dans la douleur

Comprendre comment préserver le bonheur

Serait-il bon enfin de voir en soi les autres, et de soi dans vous autres

Afin qu'un chemin de lumière reste ouvert à Tous

Même dans nos propres souffrances, une vision d'ensemble

Dans nos bonheurs ensemble pour les leçons