Je suis un primate aux mille couleurs
Je suis un primate rêveur et pensant
Je suis un animal sur la voie du disparaître
Seuls mes rêves peuvent transparaître
Tous, noyés dans l'anonymat de la foule
Des aspirateurs de penseurs sont au dessus
Je me roule en boule, et expulse mes pensées
On est plusieurs à le faire dans la conspiration
Beaucoup ne voient rien, ils regardent le saint gouverner
Beaucoup n'entendent pas tandis qu'ils comptent
La planète des singes est à son paroxysme
On est des résolus dans l'activisme
Contre leurs terrorismes de masse
Dans la nasse à vous faire voir le plus haut
On se perd parfois à vous faire comprendre
Sous leur paroles écrasantes de non sens
Trop se cherchent dans leurs mots
Trop se perdent dans leurs mensonges
Trop visibles et point sensibles, ils vous font don d'une foi
Mais ici certains chantent, d'autres écrivent, et peu peignent
Ils sont des sources inépuisables
Tant qu'il y aura ce système de prisons
Ils continueront de vous faire penser à la liberté
Car dans l'amour de ce que vous êtes, ils se reconnaissent
Bléssés, et encore si enfantés, ils vous offrent une vérité commune
Savoir ce qu'il y a d'irréductible, en Nous
Ce que personne devrait pouvoir nous enlever
Un brin personnel, et unique
Qui dans le Tout, frabrique
La véritable identité de notre Humanité
Nous ne sommes pas des maillons enchaînés
À suivre le même chemin, pour s'éffondrer dans le même destin
C'est dans la différence de notre traversée
Qu'on retrouve nos ressemblances et nos mains données
En toute fraternité, avec compréhension de ce que nous sommes Tous
J'ai tenté de savoir où c'est que j'étais...
Une belle rousse me regarde avec admiration, elle me détaille
Elle me sourit, et dans ces yeux verts, une lumière
Elle part tandis que je reste dans la faille de cette conversation voilée
Profond malaise, je ne me sens pas à mon aise
J'essaye de bouger, mais comme une incapacité, coincé
Se remémorer, je dois me rappeler
Je ne vois qu'un mur blanc, un soleil au dessus de ces entrevues
Un contenu sans contenant, ou bien un contenant sans contenu
C'était comme un rêve, un cauchemar, ou une histoire en plusieurs couches
J'allais prendre ce verre, mais choquant...Oui
Ce contenant ne pouvait accueillir de contenu
Je reste bluffé...du robinet s'écoule du linge froissé, rien pour m'étancher
Je suis attablé à cette table de bois
Qui ne le sens pas...ça sent autre chose
Je vois s’effacer de ma cuisine des ustensiles
Mon escalier se diluer, et un papier apparaître
Je le découvre...ce journal dans mes mains
À la une, "vous ne rêvez pas, ceci n'est qu'une image"
Je me pince, et ressens comme dans ces pages ouvertes..le rien
Si, si je rêve, ma jambe est cassée et délogée
Mon pied retourné, mon bras foudroyé
Une chaise prend sa place
Je perds la mienne au prix d'un mobilier de faussaire
Avant que tout se fige, je cogite, j'essaye
Des couleurs improbables passent en un éclair
Je m'affaire à comprendre le sens de mon impuissance
Un réfrigérateur rouge et cabossé est adossé à la cloison
Qui se craquelle de honte comme moi
Quel mauvais goût, qui voudrait mettre des aliments là-dedans
On me tourne, ma tête déformée voit clairement
Deux yeux en amandes, un homme moustachu
Chiffonné et coloré, son visage est bien trop détaillé
À peine le temps de comprendre, que je suis suspendu
Vient un charlatan déposer sous mon cadre de vie
Un deux mots cartonné "Sans titre"
En clair, il se fiche du monde cet hypocrite
Si il l'avait prénommé "le réfrigérateur rouge"
Personne ne serait interpellé, ils passeraient aussi vite que ses coups de pinceaux
Mais là "sans titre", ça pousse les neurones à se questionner
Il se fiche ouvertement des spectateurs, face à ce tsoin-tsoin
Ce dont je suis sûr, c'est qu'il se moque encore plus de l'acteur figé
La seule fenêtre ouverte sur mon monde est la seule qui me permet de plonger dans le votre
Au final, qui est le tableau, qui est dans le rêve...
Si je pouvais parler, je le demanderai...en voilà un qui s'approche, je dois faire bonne figure dans ma peinture
lumaee le 01-02-2012 à 00:05:07 # (site)
Non c'est venu justement parce que je n'arrivais pas à m'endormir
Val-qui-rit le 31-01-2012 à 23:49:49 # (site)
Wow, original comme idée! Est-ce un rêve que tu as fait, de te retrouver sur un tableau?
De temps en temps, en allumé, en félin à peine apprivoisé
Ou cascadeur sur ta falaise, je suis des fois moi-même le danger
Tu aimes dans cet écrin de soumission ma compassion
Mais regarde un instant au travers de la fenêtre de mon cœur romancier
Laissons le côté sauvage que je te prenne dans mon paysage
Ça commence comme un poème écrit, presque sage
Et cela se transcrit comme dans une peinture de Modi
Doucement mais sûrement marchons dans cette forêt de sensualité
Sentir jusqu'à nos pieds nus l'herbe humide, de cette peau, de ce parterre
Tu es une géante ici, car tu es la plus estimée mon adorée
Dans ce pré, je voudrai y passer des heures
À te contempler, et à te voir t'y abandonner
Tu as toute ma douceur mon âme sœur
C'est toute mon attention, et dans mes intentions
Sans mauvaises sanctions, je te donne ma tension
Pour t'accompagner dans ma campagne, ma chère compagne
Je viens dans ce sous-bois y glisser mes doigts
Je viens voir dans tes yeux, ce feu confiné
Tes cheveux d'ébène font ici un tapis de soie
Je recueille le fruit des bois dans ma bouche
Et sur la couche d'une prairie
Je te caresse de tous mes pas ma chérie
Respirer cet air marin dans la brume du matin
J'irai seul à la rivière boire un peu d'eau salée
Et je t'entends au loin t'étendre de mon élan tendre
Oui, je reviens et l'on court main dans la main
À tenter d'attraper des papillons et des oiseaux colorés
Certains rouges vifs si facile à capturer dans le plaisir certain
D'autres d'un bleu nuit, font remonter de ces puits des gémissements
Tu sembles si épanouie d'avoir tant récolté de ces animaux enchantés
Des couleurs pleins les yeux, un oiseau sauvage fait un doux présage
Tu veux aller chercher encore plus loin ce goût de paradis
Tu comptes sur ma courte échelle pour te faire plus belle
Pour dépasser la frontière de cette petite clairière jolie
Après plusieurs essais tu as fini par l'attraper
Cette étoile dans cet oiseau désormais passé
Tu chéris encore son vol à deux si délicieux
On ne se regarde plus, encore essoufflés
Enlacés à regarder ébahis ce ciel rouge d'été
Dans lequel l'étoile du berger s'est révélée
Viens donc dans mes bras, que je replie la couette de ce ciel de soirée...il fait un peu froid
Combien de nuits blanches encore à passer à la machine
Combien de mots à repasser dans mes jours sous fer
Combien de mots de nuits sans pyjamas, de maux d'ennuis
je somme mes nuits sans sommeil
Je sommeille dans ma bulle cernée
Je suis cerné en somnambule
Fuite et constats, sans présentation...à l'abandon
Pas de communication, pas de numéro...à composer
Pas de poursuite, où le chercher, je suis las d'attendre
Pas de police pour mon sommeil d'élite
Pas de chasse nocturne, pas de place pour cette nuit
C'est juste un petit sursis, mort ou vif...il doit être repris
Dans mes yeux ouverts, lui s'est mis au vert
De mon corps qui bouge, ma tension est dans le rouge
Aux contours de mes yeux, l'attention elle clignote bleue
Mon lit est toujours froissé, mais toujours de la journée
La lune ne se voit pas, le soleil lui est trop éclatant
Elle se ressent, et de lui je défends mes yeux brûlants
Je divague, j’erre dans l'entre deux veilles, dormant sur mon ordi
Je guette un saut de fatigue qui enjamberait mon sommeil meurtri
Mais seuls les bruits plus réguliers continuent à me lever
Je pourrai croire à ce crépuscule m'autorisant un espoir de me coucher
Mais tout ici est bien trop fixé, et c'est au jour de jouer
Je vague dans le "dit", puisque mon lit vaque dans de beaux draps
Les rêves savent vous conter les heures originales de l'inconscient
Tandis que mon rêve éveillé compte les heures si consciemment
Il y a moins de plaisirs, et de chamboulements dans ce retournement
Pas de troubles fêtes, pas de cauchemars...ni d'émissions nocturnes
Pas de gens qui apparaissent ou disparaissent...pas de télé sans l'allumer
Ici tout se suit trop clairement...si ennuyant en fait la nuit sans Morphée
C'est bien la réalité pas de besoin de se pincer...
Val-qui-rit le 30-01-2012 à 00:27:04 # (site)
ça pourrait faire un super slam si tu le mettais en musique! J'adore la façon avec laquelle tu as joué avec la sonorité des mots! Bonne semaine Lumaee... je t'ai ajouté dans mes favoris.!
C'est une terre de désolation
Mais peut-être que quelqu’un y verra du beau et de la passion
C'est ici, que la vie s'est perdue
C'est ici dans le bruit des obus que s'est échoué la raison
Ici c'est une terre de désolation,
Et pourtant il y a peu, vivaient des familles dans des maisons
L'herbe poussait et la vie n'avait pas besoin d'artillerie lourde pour Être
Le ciel était bleu, et l'air respiré était léger sans même le vouloir
Je ne sais plus pourquoi nous avons combattus
Je repense à mes amours, et à ma vie si lointaine de cet enfer
Ce paradis que je ne verrai jamais plus
Ici c'est une terre de désolation,
La vie dans la boue, le sang en dehors de nos veines
Nos émotions à l'extrême dans le feu de nos balles
On se bat pour cette terre, on détruit la vie pour ce lieu de l'enfer
Tant de haine pour des territoires à jamais repris et volés
Tant de larmes cachées sous la pluie, et déposées dans nos tranchées
Il faut plus que du courage pour venir jusque ici
Il en faut encore plus de vouloir tuer et se voir échouer dans la folie
Ici c'est une terre de désolation,
Où des âmes se sont perdues sur un chemin
Dans la mort, elles se donnent toutes la main
Comme ennemis dans la vie, frères dans les ténèbres...
Ici repose mon corps et des tas d'autres
Sans prénoms ils attendent d'être reconnus
Dans le regret et la désolation, d'avoir trop sacrifié
Ici c'est une terre de désolation,
J'espère que quelqu'un y trouve du beau dans cette vision
Car nous aurions tant combattus...pour des illusions
Ici c'était une terre de désolation,
Un jour peut-être la vie poussera de nouveau
C'est la meilleure des compensations
coquelle le 06-03-2012 à 23:07:42 #
Cela me fait penser à ce superbe poème de Prévert dans Paroles "chanson dans le sang" !! c'est tellement vrai et si cruel à la fois ... très belle plume
azurine le 24-02-2012 à 15:18:52 # (site)
Croire en un monde de mille couleurs, le paré de nos plus belles intentions, et de monde de désolations, deviendra un monde d'illuminations.
Merci pour tes partages, ils sont intenses.
Bon vendredi
ANTIDOTE le 28-01-2012 à 23:33:39 # (site)
Bonsoir très juste tous cela ...je lis un peu la même chose dans la lecture de mes livres tel que (la nuit de l'amandier ) bonne soirée et bon dimanche amicalement Laurette
édité le 28-01-2012 à 23:33:55
Val-qui-rit le 28-01-2012 à 20:27:20 # (site)
C'est très beau, ça m'a touché! Je sais pas pourquoi mais la ligne "L'herbe poussait et la vie n'avait pas besoin d'artillerie lourde pour Être" en particulier m'a parlé! Bonne fin de weekend à toi!
Commentaires
irulan le 05-02-2012 à 11:05:16 # (site)
Val-qui-rit le 05-02-2012 à 05:18:01 # (site)
Moi aussi j'entends un rythme quand je te lis. Ça doit être instinctif chez-toi, ou alors on en fume du bon Irulan et moi! En tous les cas j'aime toujours venir voir ce que tu as fait de neuf!
lumaee le 04-02-2012 à 20:23:56 # (site)
Ok pas de soucis et merci de venir en tout cas !!
irulan le 04-02-2012 à 18:58:56 # (site)
Tout ce que je peux dire, c'est que c'est la première fois que ça m'arrive en lisant les écrits d'une personne !
lumaee le 04-02-2012 à 16:14:42 # (site)
C'est vraiment étonnant, car lorsque j'écris, c'est en terme de paroles...alors que si je devais faire un slam, je sais que mots seraient plus percutants, et mes phrases moins longues, pour donner un rythme moins ennuyeux . Cependant que vous soyez deux à me l'avoir dit récemment...me questionne. Peut-être qu'en effet ma façon de m'exprimer a quelque peu changée ! ?? L'important est pour vous que vous preniez plaisir à lire ou à slamer ce que j'ai pris plaisir à écrire
irulan le 04-02-2012 à 12:23:49 # (site)
Je n'en sais strictement rien d'autant que la musique ce n'est pas mon truc. Mais je ne te "lis pas", je te slam. Je ne peux pas m'en empêcher. Je me suis efforcée de te "lire" et je n'y arrive pas. Tes mots doivent entraîner ça. Je ne sais pas.
lumaee le 03-02-2012 à 23:42:22 # (site)
Ben oui c'est curieux, d'où vous vient cette idée de slam (à toi et Val qui rit) ??? J'aimerai bien entendre ça...là c'est moi qui suis curieux !
irulan le 03-02-2012 à 21:23:07 # (site)
C'est marrant, mais parfois quand je lis tes poèmes, je slame... curieux ou pas.
lumaee le 01-02-2012 à 16:20:55 # (site)
OK merci et de rien c'était ma pensée
Val-qui-rit le 01-02-2012 à 16:02:02 # (site)
Big Brother is watching même les primates? J'aime toujours venir lire tes poèmes et essayer d'en comprendre la pensée... Merci pour tes encouragements au sujet de mes enfants qui veulent pas jouer seuls, ça m'A rassurée, pour vrai!