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J'ai rencontré sur un long chemin trois chevaliers...dont deux venant en sens inverse de certains contes de fées...

 Le premier rencontré, paraissait si vieux et si malheureux...

Il venait de perdre l'espoir, il disait :

" Fuis l'amour, car il est pire que toutes les guerres. Il te laisse vivant dehors, alors que tout est mort en dedans" "Rejette toutes les émotions d'amour, car elles sont faites de sucre et de poisons"

 Un peu hébété et pas très bien, je continuais...

 Un deuxième apparu, et lui paraissait si jeune dans son habit de lumière. Alors qu'on discutait autour de quelques victuailles...il me dit :

"Je m'en vais retourner au château, viens voir les plus belles femmes du Pays pour la Saint-Jean" "Pour ma part, je m'en vais retrouver la plus douce d'entre elles. L’Amour est Grand et c'est le plus doux des nectars, la plus belle des suites. On devrait tous s'y abandonner, sans compter les marches des escaliers, ni la hauteur de la Folie"

 Rassuré par des paroles opposées, je marchais sur mon chemin...

 Un troisième pas trop âgé accompagné d'un chien....me confia qu'il n'a jamais connu plus fidèle, que son Hector (oui ! son chien). Que partout les gens peuvent t'acclamer, comme te battre jusqu'à mort. Qu'ils peuvent te renier, t'abandonner, qu'ils savent aussi donner lorsqu'il y a intérêt. Ou bien par amour, mais qu'il est éphémère. Et des fois l'on désespère d'avoir connu son jupon et ses chansons.

 J'ai écouté...j'ai retenu de leurs paroles que des conseils venu d'un vent trop violent...

 Ils me font comprendre que je ne veux pas être un chevalier, je ne veux pas d'une vie de tortures, finissant avec un chien, des regrets ou des points de sutures. Je n'irai pas combattre ni les dragons, ni mes compagnons... sur le bord de la route j'ai laissé cette armure...pour un autre.

 J'irai désormais travailler la Terre, comme l'Amour travaille le corps et les esprits.

 J'irai semer pendant que d'autres feront couler du sang . J'irai me reposer à la rivière, devant le soleil couchant, pendant qu'ils jouiront de leurs fêtes. Je n'irai pas aux bals, j'aime bien trop danser pour moi désormais...

 Et si Elle vient descendue de sa haute tour à ma rencontre, je lui dirai:

..."Je ne suis pas un Prince Charmant, je suis piétinant et cherchant; plus mendiant que prince"...

..."Ne vois en moi qu'un fermier qui laboure sa propre terre, qui essaye de la rendre meilleure et fertile...tu vois cet arbre qui pousse là-bas...je suis comme lui, je suis enraciné et je veux aussi m'élever."

..."Si tu veux m'aimer laisse moi de l'espace, pousse à mes côtés sans vouloir m'emporter."

..."Reste ou pars si tu le désires, je ne t'enferme pas dans un donjon ou dans un palais, je ne t'offre rien de plus que ce que tu as déjà : Un peu d'amour, du respect, de l'eau du pain, du repos et un peu de travail aussi."

..."Si tu veux nous pourrons ensemble nous élever et mourir sur notre terre sans s'appartenir, sans se déchirer, juste en s'aimant dans notre liberté la plus simple et la plus belle..."

Regardez ce qu'elle a apporté alors que je la reçois à la gare

Un Cœur gros comme une valise, et Elle ne l'a pas encore ouvert

Je suis inondé d'un Amour qui me surpasse, et je suis si faible

Elle transperce mon petit cœur, je suis rempli de douleurs dans ses aveux

Oui sans défenses et fragile, je suis assiégé de Son Amour Inimaginable

Je ne peux rien faire sinon pleurer dans la compréhension de mon incapacité

Je ne sais comment répondre, même en montrant un miroir qu'il traverse

Et Elle pense que c'est insuffisant, Elle ne voit pas combien c'est Imposant

Je devrais être tout le temps à ses pieds, à ne pas voir au delà de sa cheville

Tant je suis ébloui, d'un Soleil que je voulais trop près, mon Cœur est brûlé

Qui peut vivre ainsi en homme, et devoir porter tout un Univers 

Qui peut sourire en homme encore, lorsqu'on lui offre Un Paradis 

Moi je ne le peux, je pleure, parce que je m'en sens indigne

Tant c'est Intensément contraire à ma mesure

Je ne suis qu'un petit bout de poussière, d'usure

Alors comment regarder en face ce Paradis d'Amour comme un Enfer pour moi

C'est un Ange qui me donnerait son Immortalité à moi l'homme

L'homme si immonde, l'homme si inférieur, comment pourrais-je accepter

Accepter le Sacrifice d'un Être si Supérieur, si plein de générosité

Vous devriez recevoir autant que ce qu'Elle me Donne

Alors je fais comme je peux...je lui donne ce que j'ai puisque c'est ce qu'Elle Désire

Je ne peux la voir souffrir à lui refuser le peu que j'ai, même si c'est trop peu

Je La Veux Heureuse avec mon cœur comme un gousset lui indiquant Son Vœu

Je La Veux Heureuse en sachant que Je Prends Soin de l'Intérieur du Sien, c'est Mon Désir